L’IA va-t-elle remplacer les auteurs ?

Article sur L'IA

 

Je crée ce contenu car je vois trop d’artistes s’exprimer avec détresse à propos de l’IA surtout chez les graphistes.

Ce corps de métier est, selon moi, essentiel.
Je pense aussi à tous les jeunes étudiants qui, face aux avancées rapides de l’IA, commencent à douter de leurs capacités à continuer dans ce domaine.

S’il y a un mot à retenir dans tout ce que j’écris, c’est celui-ci :
Vous devez devenir expert pour ne pas vous faire dépasser par l’IA.

Mais je le sais : devenir expert prend du temps.
Alors accrochez-vous à vos rêves, ne les laissez pas tomber.

Qui je-suis ? (Résumé)

J’aimerais clarifier ma position sur l’intelligence artificielle, car je pense que cela peut faire débat.

Je suis un auteur indépendant, je crée des livres et j’aimerais en vivre un jour.
Mon œuvre, que j’ai imaginée bien avant l’apparition de l’IA, est un projet titanesque.

Vu l’ampleur de cette œuvre, je n’ai pas envie d’en être dépossédé de mes droits d’auteur via une maison d’édition. C’est pourquoi j’ai choisi de suivre le chemin de l’autoédition.

Cela implique que je dois tout faire moi-même, en endossant les rôles de plusieurs corps de métier.

L’IA ne peut pas créer un univers aussi complexe que celui que j’imagine (je vais développer ce point). Mon monde est le fruit de ma vision personnelle, de mes réflexions philosophiques, et des liens profonds entre mes personnages et les thèmes abordés.

En revanche, l’IA m’a permis de réduire certains coûts, notamment pour produire mon premier livre.
Mais j’ai dû apprendre à utiliser d'autres outils, comme des logiciels de retouche d’image, car les visuels générés par IA ne suffisent pas en l’état : il faut souvent les retravailler pour obtenir quelque chose d’exploitable (je reviendrai aussi là-dessus).

L'avantage de l'IA:

L’intelligence artificielle offre un véritable avantage aux auteurs indépendants :
elle permet de réduire les coûts de production d’une première œuvre, et de se constituer des fonds afin de s’entourer de collaborateurs professionnels (graphistes, correctrices…).

Produire un livre, c’est coûteux.
Dans le monde de l’édition, beaucoup d’auteurs vivent dans une forme de précarité.
Mais ces passionnés acceptent cette précarité parce que leur travail est un art, une expression pure de leur vision du monde.
Ils tiennent à ce que leur travail soit reconnu pour ce qu’il est : une œuvre artistique, et non un produit dicté par des impératifs financiers.

C’est pour cela que certains choisissent l’autoédition, en toute conscience : nôtre but n’est pas l’argent, mais l’art.

L’édition traditionnelle ou l’indépendance : deux chemins

Une maison d’édition offre un cadre sécurisé : elle prend en charge les coûts (illustrations, correction, marketing, la mise en page, impression...) en échange des droits d’auteur et d’une faible rémunération sur chaque livre vendu.

Mais si un auteur souhaite conserver l’intégralité de ses droits, il devra endosser tous les rôles : écrivain, éditeur, communicant, maquettiste, etc.
Et surtout, investir lui-même les fonds nécessaires à la publication.

C’est là que l’IA devient un outil précieux.

Mon expérience personnelle

Je vais être honnête : je suis cuisinier de métier, et je n’ai pas un haut niveau scolaire. Mon écriture était… catastrophique.
Si je donnais mes textes bruts à ma correctrice sans passer par l’IA, elle se pendrait avec ma copie !

Grâce à l’IA, je peux corriger mes fautes de base, retravailler un minimum mon texte avant de le lui transmettre.
Résultat :

- Elle passe moins de temps à corriger la grammaire de fond,

- Elle peut se concentrer sur ce qu’elle aime vraiment : les figures de style, la fluidité des phrases, l’émotion dans le choix des mots.

L’IA m’a permis de baisser mes coûts, mais surtout, elle a permis à ma correctrice de se concentrer sur l’essentiel : la beauté du texte.

Les limites de L'IA


L’IA va-t-elle remplacer les auteurs ?

Je vais répondre clairement : non, l’IA ne remplacera pas les auteurs.
Et je vais l’expliquer avec trois exemples concrets.

1. La création d’image : une reproduction, pas un chef-d'œuvre

L’IA génère des images à partir de bases de données existantes. Elle recombine l’existant, mais ne crée rien depuis une intention personnelle.

Un graphiste, lui, imagine : il compose une image à partir de ses émotions, de ce qu’il veut exprimer, de son style. Nous connaissons tous la complexité d’un être humain, et encore plus celle de sa fibre artistique.
Il y met une vision, une intention narrative ou symbolique.
L’IA, en revanche, joue sur les probabilités pour agencer des pixels de façon cohérente, mais sans âme.

2. La correction : une aide utile, mais limitée

J’en ai parlé avec ma correctrice. L’IA est pratique pour corriger les fautes simples, mais elle manque souvent le sens du contexte.
Elle ne maîtrise pas toujours les règles littéraires propres au roman (ex. : choix des temps, style narratif, cohérence de ton).
Son vocabulaire est souvent prévisible, elle utilise les mêmes tournures.

À un certain niveau, ces détails font toute la différence. C’est là qu’intervient un humain expert, qui comprend le ton, l’intention, le rythme d’une phrase.

3. L’univers narratif : la force humaine de la logique arborescente

Là où l’IA peine , c’est dans la création d’un univers complexe.

Elle sait faire une histoire linéaire.
Mais créer un monde entier, c’est bien autre chose :

- Tisser des relations entre personnages,
- Poser leurs motivations, leurs trajectoires,
- Organiser une trame temporelle cohérente,
- Laisser volontairement des mystères non résolus,
- Équilibrer des systèmes de magie, d’écosystèmes, de lois internes…

L’IA, par défaut, a tendance à tout révéler trop vite, à simplifier ce qui devrait rester subtil.

Exemple concret : l’IA vs un auteur dans l’analyse d’un événement

Comprendre comment elle fonctionne.

L’IA a besoin que tout soit classé et structuré de manière rigoureuse.
Ce concept est utile si vous voulez comprendre comment lui transmettre des documents pour qu’elle soit efficace.

L’IA a un temps de réponse : elle doit analyser votre demande, chercher l’information, puis vous la restituer.
Le seul facteur sur lequel vous pouvez vraiment influer, c’est la qualité des informations que vous lui donnez.
Plus vous lui fournissez un document structuré, clair et organisé, plus elle sera pertinente dans sa réponse.

Si vous lui fournissez un document vaste et non structuré, l’IA devra analyser l’ensemble du contenu et chercher les mots-clés par elle-même.

 

Imaginons que je demande à l’IA :

« Dis-moi en quelle année a eu lieu le combat historique X, quel âge avait mon héros à ce moment-là, et s’il maîtrisait déjà l’arme spéciale Y. »

Prenons mon exemple : elle devra

- Identifier quel personnage parle du combat historique,
- Déterminer l’année où il a eu lieu,
- Calculer l’âge du héros à ce moment-là, puis chercher les informations sur l’arme spéciale et ses capacités.

Cette analyse est déjà complexe en soi, et dans la majorité des cas, l’IA ne cherchera pas plus loin que ce que vous lui avez clairement exposé.

 Le mieux, c’est donc de lui fournir :

- Un tableau Excel avec les personnages, époques, objets, etc.
- Document Word bien catégorisé et résumé.

Ainsi, la génération d’informations se fera beaucoup plus rapidement que si elle devait analyser toute l’œuvre brute et se concentrer sur sa réponse. C’est logique, efficace… mais très limité.

Ce que fait un auteur à la place

Moi, en tant qu’auteur, je vais plus loin :

Je me souviens que ce combat correspond à la naissance d’un personnage secondaire, dont la mère s’est sacrifiée pour le protéger.
Je me rappelle que le héros, témoin de la scène, a été marqué émotionnellement, ce qui a déclenché sa volonté de protéger, et justifie pourquoi il a utilisé l’arme malgré les risques.

Sauf que…
Je me rends compte que l’apprentissage de cette arme prend 6 ans, et que, selon ma chronologie actuelle, le héros n’a que 18 ans, alors qu’il aurait dû en avoir 20.
Je décale toute une partie de son arc narratif.

Cette logique en arborescence, la remise en question d’un élément à partir d’un autre. L’IA aurait simplement indiqué l’âge dans cet exemple, sans remarquer l’erreur de progression. Elle répond. Elle ne réfléchit pas aux conséquences profondes.


L’IA ne remplace pas l’auteur expert

Pour ne pas se faire dépasser par l’IA, nous devons devenir des experts de notre domaine.

L’IA est utile, bien sûr. Elle facilite les tâches chronophages :

- Une première correction grammaticale,
- Générer une image de base à retravailler,
- Fluidifier des transitions ou reformuler un passage.

Mais elle reste enfermée dans un cadre.
Elle suit les règles qu’on lui donne.
La création, elle, naît justement hors cadre. Elle vient d’une volonté, d’un lien invisible entre les idées, d’une émotion humaine.

Mon utilisation d'IA

L'IA est un outil

Un outil de formation puissant

L’IA m’a permis d’apprendre plus vite et plus efficacement.
Par exemple, dans mon logiciel de montage photo, certaines fonctions me semblaient impossibles à utiliser.
Je ne trouvais pas de tutoriel simple… alors j’ai demandé à l’IA. Elle m’a guidé pas à pas, et m’a débloqué dans mon apprentissage.
Grâce à elle, j’ai acquis des compétences concrètes qui me servent encore aujourd’hui.

Un moteur de recherche avancé

Avant l’IA, Wikipédia était la référence.
Quand je m’intéressais à la mythologie, je devais lire des pages entières, cliquer sur des liens, retenir les noms, me souvenir de qui avait fait quoi… et retrouver une info précise était un cauchemar. Aujourd’hui, je pose simplement la question à l’IA, et elle me donne une réponse claire, synthétique.

Attention : l’IA n’est pas infaillible

Mais soyons clairs : l’IA peut se tromper.
C’est un outil il faut savoir s’en servir.
Il faut la pousser à aller dans le détail, l’affiner, l’aider à explorer plus profondément un sujet.

Il m’est arrivé, dans un domaine que je maîtrise bien, de remarquer que l’IA tournait en boucle ou proposait une réponse fausse.
C’est là que l’œil critique devient essentiel. L’IA est un excellent assistant, mais pas un remplaçant de l’expertise humaine.

Se former autrement : mon exemple personnel

Je voulais me former aux figures de style.
J’ai acheté trois livres bien notés… mais ils étaient trop complexes, destinés à des étudiants en lettres.
Moi, je cherchais une compréhension claire des concepts, avec des exemples concrets.

J’ai donc demandé à l’IA.
Et là, l’explication était simple, précise, illustrée par des exemples. J’ai pu poser mes propres questions, approfondir au rythme que je voulais.
J’ai vraiment compris grâce à elle.

Autre cas : je voulais en savoir plus sur le Kojiki (mythologie japonaise). Il n’existe qu’un seul livre traduit en français… et c’est une horreur : les noms des dieux sont même traduits !
Wikipédia n’offre pas d’informations fines sur le sujet.
→ Là encore, l’IA m’a permis de combler un vide.

Ce que je veux transmettre

Ce que je veux vous dire, c’est que l’IA peut vous aider à développer vos compétences.
Et quand on est auteur, on doit se nourrir avant de nourrir les autres.

Oui, on peut lire des livres, regarder des émissions, écouter des podcasts…
Mais l’IA est un outil nouveau, et comme tout outil nouveau, il fait peur.
Mais une fois maîtrisé, il peut vous faire gagner du temps et vous permettre de vous concentrer sur ce que vous faites le mieux : votre art.

FAQ suivante :  Pourquoi commencer par tout un univers, et pas juste une histoire ?

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